Claude Tchamitchian : Réveil à Lhassa
Extrait du concert d'Andy Emler Trio & Dave Liebman le 31 mars 2012 au Festival Banlieues Bleues

Extraits du concert On the Corner le 27 mars 2011 à la Scène Nationale d'Orléans

Quartet Liebman/Stenson/Celea/Humair

C’est un quartet exceptionnel à plus d’un titre. D’abord, bien sûr, parce qu’il réunit quelques-uns des musiciens de jazz parmi les plus talentueux et influents de ces trente dernières années, et que, quoi qu’en en dise, ces confrontations de stars font partie intégrante de l’histoire du jazz et d’un certain esprit de compétition joyeuse qui, depuis l’origine, participe de son esthétique de la performance et du dépassement. Mais s’il s’agit là incontestablement d’un événement hors du commun c’est que, loin des all-stars opportunistes agrégeant à la va-vite autour d’un vague concept prétexte quelques virtuoses vivant de leur réputation, cette réunion de musiciens plus que jamais à l’avant-garde d’eux-mêmes se fait sous le signe du partage et de la responsabilité collective, dans un authentique respect de la musique.

Composé de David Liebman au saxophone, dont le lyrisme incandescent ne cesse de prolonger et d’actualiser l’épopée modale et spiritualiste de John Coltrane ; de Bobo Stenson au piano, styliste d’une rare élégance, au toucher sensuel et au phrasé fluide, ouvert, naturellement lyrique et romantique ; de Jean-Paul Celea à la contrebasse et de Daniel Humair à la batterie, rythmique d’une cohésion extrême, pulsative, abstraite et chorégraphique dans le même geste - cet "hyper quartet", dévoreur de grands espaces harmoniques, aussi à l’aise dans la fournaise de séquences hautement énergétiques qu’engagé dans l’exploration instantanée de paysages plus abstraits et évanescents, invente in vivo une musique libre et spontanée, à la fois riche de toute l’histoire du jazz moderne, et d’une fraîcheur de matin du monde.

Stéphane Ollivier