Celea Liebman Reisinger presse





Pasted Graphic
Le trio de Liebman est un groupe constitué (l'un des meilleurs au monde à l'heure actuelle) qui ne cesse de se reconstituer : une sorte de triangle à géométrie variable. Dans son dernier album, Ghosts, à l'appel de Jean-Jacques Pussiau, producteur à la fois unique et exemplaire depuis des lustres, il renouvelle, pour commencer, son répertoire, en interprétant non plus des compositions originales, mais des pièces de Monk, Ayler, Coltrane, Ornette Coleman, entre autres. Qu'il décape leur gloire déjà ancienne pour en dégager l'actualité opiniâtre et le potentiel futuriste. Mais ce n'est pas tout : en les réinventant, il se réinvente lui-même. De mesure en mesure, il réinvente sa verdeur et cette étrange innocence portée par une science musicale qui, loin de la formater, de l'endiguer, de la contraindre, allonge l'espace devant elle à perte de vue. Ainsi le jazz redevient-il cet art du possible qu'il ne devrait jamais cesser d'être s'il veut justifier son existence dans le vaste panorama des musiques d'aujourd'hui. Défini jadis comme the sound of surprise, il ne peut pas l'être davantage qu'à travers cette esthétique où l'aléatoire et le réfléchi ne se débordent jamais l'un l'autre. Ecoutez le thème qui prête son titre à l'album : c'est une haute civilisation de la sauvagerie qui y déploie ses fastes. Et ses trous d'ombre.
Alain Gerber


Jazzman
Avec ce trio, David Liebman nous revient décidément là où on l'attendait depuis le dernier disque de Quest avant la dissolution du groupe, Of one mind. Rupture paradoxale, au moment où Quest livrait le chef d'œuvre d'improvisation athématique de cette fin de siècle. Après que le groupe a poussé aussi loin la logique héritée de John Coltrane et Bill Evans tout en refusant de manière cistercienne les diversions qui tentent aujourd'hui le jazz, peut-être le voyage ne pouvait-il aller plus loin. Sauf à rectifier la route et à modifier l'équipage. La traversée de l'Atlantique devenait inéluctable pour Dave Liebman. Vers l'un de ce batteurs européens chez qui l'efficacité laisse volontiers le pas au poétique : Wolfgang Reisinger. Vers l'un de ces transfuges de la musique contemporaine, qui ont su en assimiler les potentiels tout en disant non à ses pompes : ce serait Jean-Paul Celea. Deux personnages avec lesquels il n'est pas nécessaire de choisir entre le lyrisme et l'abstraction, entre l'écrit et l'improvisé, entre l'évidence du groove et les ambiguïtés du rubato. Tout est possible et réversible. Liebman partage avec ses deux complices une élégance du geste, un équilibre entre légèreté et gravité qui auraient plu à Jean-François Jenny Clark : hommage lui est discrètement mais intensément rendu tout au long de ce Missing a Page. Franck Bergerot


L'Huma
Dès leur première rencontre, Liebman et Celea se sont aussitôt reconnus dans l'exigence et l'urgence qui innervent leur art. Conscience arc-boutée vers l'écoute de l'autre, science libérant sa grandeur par son humilité, instinct devenant source de vie... on est subjugué par la plénitude du trio. Wolfgang Reisinger, acteur important de la scène autrichienne, notamment au sein du Vienna Art Orchestra, puise aux ressources percussives de son instrument, explore les timbres et les couleurs, débusque la poésie au creux d'un rythme suspendu, sous-tend la sensualité boisée de la contrebasse ou le cri retenu du saxophone. C'est superbe. Fara C


Pasted Graphic 1
Ce disque n'est pas un disque comme les autres, et cela s'entend. Une sorte de sommet du jazz d'art et d'essai. La musique n'est ni simple, ni difficile. Elle est marquée par le sceau d'une quête mystique. Et par l'évidence que les trois musiciens sont parvenus assez loin sur ce chemin. De ce fait, on les suit volontiers sur cet ailleurs dont ils nous font entendre les promesses. Stephan Vincent Lancrin


Pasted Graphic 2
Emblématique : un contrebassiste français (Jean-Paul Celea), un saxophoniste américain (Dave Liebman), un batteur autrichien (Wolfgang Reisinger). L'improvisation comme terrain de jeux. Elégances de gestes, équilibre entre gravité et légèreté, souvenir des disparus, intuitions partagées.. Onze invitation à partager le futur immédiat. Magistralement maîtrisé dans la conjonction du son individuel et du projet collectif.


Jazz Mag
Bien que la manière "harmolodique" n'y soit pas spécialement convoquée, en particulier grâce au travail somptueusement riche de Jean-Paul Celea, c'est bien la liberté d'inventer et de faire advenir la musique qui préside à cette rencontre. Des échanges d'une rare vivacité, dont l'énergie rebondissante repose en grande partie sur la percussion précise et colorée de Reisinger, pour un parcours qui se veut le reflet musical des espaces contrastés du monde d'aujourd'hui.
Philippe Méziat.


Le Monde
Ce trio rassemble des solistes qui amènent l'art de la rencontre musicienne à son plus haut. Hommes de culture, ils empruntent les voies d'un jazz contemporain, tourné vers l'avenir.