Alain Jean-Marie/Daniel Maximin

“Connivence Antillaise”



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Alain Jean-Marie piano
Daniel Maximin récitant

© D.R.


Ecris
et relie
l'être suit
Daniel Maximin - L'Invention des Désirades



Alain Jean-Marie : I don't mind - Poèmes "Colibri" et "Lettre suit" extraits de l'Invention des Désirades.
Enregistrement public Cité de la Musique/Festival Jazz à la Villette le 13 septembre 2009.


Connivence, c’est l’évidence même entre ces deux artistes majeurs, nés en Guadeloupe au sortir de la guerre, à l’heure de la départementalisation, avant que l’un et l’autre ne décident d’aller à la rencontre des autres mondes, au delà de leur île.

Daniel Maximin, romancier, poète et essayiste, n’a cessé de s’élever contre toutes les formes d’ostracisme, comme en témoignent son parcours d’écrivain et ses multiples engagements personnels, en tant que directeur littéraire de la revue Présence Africaine ou producteur de l’émission Antipodes à France Culture. Chargé de coordonner les commémorations du 150ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage, il a été maître de cérémonie lors des obsèques nationales d’Aimé Césaire, et en 2011 commissaire général de l’année de l’Outre-Mer.

Alain Jean-Marie incarne mieux que quiconque l’élégance du jazz. Il a mis son talent au service des plus grands, de Chet Baker à Lee Konitz, en passant par Art Farmer, Johnny Griffin ou Barney Wilen, tout en menant une carrière de soliste qui le place au premier rang des grands pianistes be-bop. Il poursuit inlassablement la note bleue, y compris dans le retour à ses racines antillaises, avec le projet Biguine Reflections, une relecture des mélodies créoles qui, avec tant d’autres musiques, ont bercé ses jeunes années, et celles de Daniel Maximin.

Exploration des greniers de l’enfance, découverte du jazz par les V Discs, reminiscences des bals populaires où se mêlent danses de salon, biguines, boléros et musiques cubaines, toutes les voix d’ici et d’ailleurs prennent corps au fil de cette Connivence Antillaise, comme autant de portes ouvertes sur un monde de libertés à conquérir en résistance à l’esclavage. La terre natale, avec ses douceurs et ses violences contrastées, imprègne les souvenirs juvéniles de l’écrivain et du pianiste - pudeur et curiosité rythmées par l’émotion, la gravité et l’humour qui nourrissent depuis leur imaginaire. Un même humanisme, une exigence partagée pour la note et le mot justes les réunissent ici pour un duo à voix nue et à deux mains, où les écrits de l’un résonnent avec les musiques de l’autre.