Jean-Charles Richard ▸ Traces
Traces
Jean-Charles Richard saxophones soprano et baryton, bansuri
Peter Herbert contrebasse
Wolfgang Reisinger batterie
"Au fil de ses participations en tant que sideman dans différents groupes, et des propositions sous son nom, notamment son disque Faces, Jean-Charles Richard travaille de manière rigoureuse le vocabulaire de ses improvisations et la définition d'un son personnel. Aujourd'hui cette exigence se concrétise en un style qui lui est propre : il est reconnaissable dès la première phrase.
Avec Traces, Jean-Charles passe d'une formidable maîtrise instrumentale à une nouvelle maîtrise de sa musique". Louis Sclavis
Le propos
Avec le solo Faces j’ai défini un point, mon point.
Celui qui m’identifie à un instrument, à un répertoire, des esthétiques, à une philosophie de jeu. Ce point m’a permis de me conjuguer à la première personne du singulier.
Traces, le deuxième album que j’ai conçu entièrement, est un projet de leader. Délaissant pour un temps cette position d’interprète au service d’écritures et de projets différents, je m’interroge ici sur la notion de l’empreinte, sur la relation entre le visible et l’invisible, ou entre l’entendu et l’inouï. Après la définition du point, je travaille donc sur l’assemblage de points : le tracé d’un cercle, accompagné par deux musiciens d’exception, Peter Herbert et Wolfgang Reisinger.
Le matériau musical propose un éclairage personnel sur la tonalité (Misfit-Bandit, Le reliquaire du Bonheur), la modalité (Nader, Bengalis), le timbre (et la musique spectrale avec Firmament), sur la scansion du temps.
L’articulation de ce trio, la forme et la définition des rôles de chacun, la place de l’improvisation à l’intérieur de l’écriture offrent une large palette stylistique.
Cette instrumentation éprouvée du trio saxophone/contrebasse/batterie nous a stimulés à chercher des couleurs inédites, en affirmant le parti-pris d’une approche totalement acoustique de nos instruments.
Avec Traces, je souhaite m’affranchir de l’héritage artistique des maîtres, et c’est bien là un paradoxe de la création : tout en chérissant ce qu’ils m’ont apporté, je désire désormais continuer à me conjuguer à la première personne.
Jean-Charles Richard